Les crises actuelles révèlent une nouvelle fois les enjeux majeurs que sont la souveraineté alimentaire et le développement agricole dans le monde. Les secteurs agricoles et alimentaires sont frappés durement par la hausse des prix des denrées alimentaires et des intrants agricoles. Une hausse accélérée par la guerre en Ukraine.
La crise actuelle n’est pas une crise de la production, mais une crise de la disponibilité. Nous manquons de céréales, nous manquons d’engrais, nous manquons de productions locales et durables partout dans le monde ; le continent africain est le premier touché.
L’entraide internationale peut compenser partiellement ces difficultés, mais cela revient à panser des plaies que d’autres crises, d’autres guerres, d’autres combats souvent silencieux viendront rouvrir. Pour solutionner durablement la question de la souveraineté alimentaire, il faut nécessairement faire progresser toutes les agricultures.
Souveraineté alimentaire : faire progresser toutes les agricultures
Plus que de l’aide alimentaire, pour assurer la souveraineté alimentaire dans le monde, et notamment en Afrique, nous avons besoin de faire progresser toutes les agricultures :
- En matière de techniques agricoles : pour améliorer les rendements, quand on sait combien ils sont souvent affreusement faibles en Afrique ;
- En matière de filières agricoles intégrées : tant on voit des productions locales qui sont valorisées dans d’autres pays, par d’autres acteurs, sans retombées économiques pour les producteurs eux même ;
- En matière d’accès aux financements : pour pouvoir mettre en œuvre ces projets, permettre aux acteurs locaux d’entreprendre et réussir ;
- En matière d’environnement : pour ne plus détruire la terre qui nous nourrit, mais au contraire la régénérer au travers de programmes d’agriculture régénérative ;
- En matière de considérations pour la condition paysanne : considérations portées par les populations, les gouvernements, les institutions, pour que nos jeunes aient envie de relever ces défis agricoles. Nos vies et celles de nos familles dépendent de la capacité de nos agricultures à produire des aliments de qualité qui sont respectés, protégés, valorisés et mieux consommés.
- En matière de technologies : afin de permettre l’adaptation à un climat qui est de moins en moins propice à l’agriculture du fait du réchauffement climatique, de la concurrence pour l’accès à l’eau, des intempéries extrêmes qui sévissent de plus en plus dans toutes les régions du monde.
Saisir les opportunités qui se présentent à nous
En cette période de crise, il faut savoir transformer les menaces en opportunités pour transformer en profondeur les secteurs agricoles et alimentaire :
La souveraineté alimentaire est un défi majeur et actuel. Aucun gouvernement ne sera pardonné s’il ne met pas en œuvre une vraie politique de production agricole et agroalimentaire locale.
La lutte contre le réchauffement climatique implique un niveau de séquestration carbone que seules les terres et les forêts (avec les océans) pourront réaliser en matière de volumes et de temporalité (maintenant et pour longtemps).
L’émergence de technologies et de techniques nouvelles apportent des transformations radicales des pratiques et des systèmes de production.
Un engagement de chaque instant et sur la durée
Les transitions agricoles ne se font pas en un jour. Les changements exigent un temps d’adaptation, d’appropriation et de consolidation pour que les filières fonctionnent avec succès. Nous ne parviendrons à solutionner les questions de souveraineté alimentaire et de développement agricole qu’en travaillant dès maintenant, à chaque instant, et sur la durée. C’est le sens de l’engagement d’Apexagri, de nos équipes, de nos experts et de l’écosystème d’acteurs tels que la coalition Alpha ou la fondation FARM auxquelles nous participons activement.