La filière avicole ouest africaine est en pleine expansion. Portée par l’urbanisation et l’évolution des habitudes alimentaires, la viande de poulet s’impose comme la source de protéines la plus accessible et la plus populaire. Elle devrait même devenir la viande la plus consommée au monde d’ici 2027.
En Afrique, la consommation de volaille devrait progresser de 21 % pour atteindre 7,54 millions de tonnes dans les prochaines années (source Ecofin).
Un paradoxe entre forte demande et dépendance aux importations
Malgré ce dynamisme, le marché ouest africain reste largement dominé par le poulet congelé importé, en particulier depuis le Brésil. En conséquence, les producteurs locaux peinent à être compétitifs : les prix proposés par les acheteurs, alignés sur ceux des importations, ne couvrent pas les coûts de production.
Par ailleurs, la dépendance aux intrants (poussins d’un jour, aliments, produits vétérinaires) fragilise la rentabilité. Selon une étude du Center for Rural Development (SLE), ces contraintes pèsent lourdement sur la compétitivité du poulet local.
Une filière stratégique pour la région
Développer une production avicole locale représente un levier clé pour renforcer la sécurité alimentaire, créer des emplois et stimuler l’économie rurale.
Une filière avicole forte génère également des effets d’entraînement sur des secteurs connexes tels que les céréales, la logistique, les services vétérinaires ou encore la transformation. Investir dans la volaille, c’est donc investir dans la souveraineté alimentaire et le développement économique de toute la sous-région ouest africaine.
Poulet Afrique de l’Ouest : quels leviers activer ?
Plusieurs actions sont nécessaires pour concrétiser ce potentiel, notamment :
- Structurer les producteurs et les coopératives : les clusters agricoles favorisent les liens entre éleveurs, transformateurs et commerçants, tout en améliorant l’accès au marché.
- Faciliter l’accès au financement et à l’accompagnement technique : au Bénin, des dispositifs comme le Fonds national de développement agricole (FNDA) ou l’Agence de développement des PME (ADPME) soutiennent les initiatives avicoles et centralisent les appuis aux porteurs de projets.
- Renforcer la productivité et la biosécurité : des fermes mieux équipées et mieux formées permettent de réduire les coûts et d’améliorer la qualité sanitaire.
- Soutenir par des politiques publiques volontaristes : la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Nigeria ont déjà limité les importations de volaille, tandis que d’autres pays poursuivent leurs efforts pour concrétiser leurs ambitions d’autonomie.
Illustration : notre accompagnement pour PORTEO Group
Notre équipe a accompagné PORTEO Group dans la fiabilisation de son business plan pour la future filière avicole togolaise.
Ce travail a consisté à adapter un modèle de production avicole intégrée, incluant la production d’aliments, un couvoir, des élevages et un abattoir, en s’appuyant sur le retour d’expérience de nos experts et un benchmark de projets similaires menés à travers l’Afrique.
L’objectif : disposer d’un business plan théorique solide, capable d’attirer les investisseurs et de poser les bases d’une filière avicole nationale performante et durable !
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