Deux évènements consécutifs majeurs ont poussé la Fédération de Russie à réduire drastiquement ses importations alimentaires ; l’embargo instauré par les USA, le Canada, l’Australie et l’UE en 2014 et la dépréciation du rouble.
L’aviculture russe est devenue autosuffisante entre 2014 et 2017
En conséquence, la Russie a dû accroitre ses capacités de production pour accéder rapidement à une situation d’autosuffisance. Le secteur avicole a ainsi été boosté depuis 3 ans grâce à de nombreux investissements privés, largement subventionnés par l’Etat. Les producteurs de volailles ont investi dans les nouvelles technologies et la génétique, développant le marché domestique et donnant même au pays de nouvelles capacités d’exportations.
Le président Vladimir Poutine a lui-même annoncé mi-juin que la production de porc et de volailles couvrait aujourd’hui près de la totalité des besoins de la population (pour rappel, 60% de la consommation nationale de volaille était importée en 2014). Selon les estimations de l’USDA (Département de l’Agriculture américain), parmi les secteurs concernés par les sanctions, l’aviculture est celui ayant connu la plus forte croissance (+24.6% entre 2013 et 2016).
Les initiatives privées, fortement soutenues par l’État, ont structuré l’ensemble de la filière volaille
Nous assistons au renforcement complet de la filière, y compris végétale. Les principaux producteurs de volailles russes ont consolidé leurs activités sur l’ensemble de la chaine de valeur. Parmi les exemples récents que nous pouvons citer :
- Prioskolye (leader avicole russe) a renforcé sa coopération avec Krasnaya Yaruga Crops Company en 2017. Les deux entreprises travaillent ensemble sur des projets dans le secteur des semences (orge, mais hybride, blé d’hiver…) et de la préservation/amélioration de la fertilité des sols.
- Le « Programme Départemental de Développement de la Volaille 2014-2020 », initié par la région de Novossibirsk (Sibérie) est à l’origine de deux projets majeurs de construction d’unités de production/transformation de viande de canard (site d’Ulybino) et de dinde, qui devraient atteindre leurs capacités de production maximales en 2020 (respectivement 17 000 et 10 000 T/an).
- La construction d’une usine intégrée à Novokouznetsk (Sibérie Occidentale), validée en août 2015, qui produira 45 000 T/an de viande d’ici 2020. Réalisé en plusieurs étapes, le complexe sera complété, entre autres, d’une unité de fabrication d’aliments et d’un centre d’insémination.
Ces quelques illustrations, parmi de nombreux autres projets de modernisation d’usines ou de construction de complexes agro-industriels initiés depuis 2014, mettent en lumière la rapidité avec laquelle la Russie a été capable de structurer sa filière volaille et de passer d’une situation de forte dépendance à l’autosuffisance, voir à l’exportation de produits, notamment vers la Chine. Reste à savoir comment résisterait cette nouvelle organisation avicole russe à un éventuel retour de la concurrence internationale.
La création de valeur & l’optimisation des filières ; l’expertise d’Apexagri
Ce développement rapide et les enjeux qu’il soulève pour les entreprises sont au cœur de l’activité quotidienne de nos experts, sur le terrain, en France, en Afrique et dans les pays de la CEI (Communauté des États Indépendants). Apexagri intervient à tous les stades du process de production, afin de maximiser l’efficacité et les synergies entre toutes les parties prenantes (génétique, élevage, alimentation, transformation, logistique, distribution).
Notre expertise englobe également des démarches de création de valeur et d’élargissement de gammes, notamment via le développement de produits de qualité, à l’instar des poulets Label Rouge, plus profitables aux éleveurs et accessibles en termes de prix pour le consommateur.