Retour sur l’intervention de Bhavin Vyas (ARISE) lors de la conférence FARM 2024

Afrique, Développement durable

22 Fév 2024

Le 13 février 2024 avait lieu la conférence annuelle de la Fondation FARM (dont notre président Marc Debets est administrateur), dont l’organisation était soutenue par Apexagri en tant que partenaire. A cette occasion, Bhavin Vyas, Chief ESG Officer d’ARISE, est intervenu lors de la table ronde consacrée au rôle du secteur privé dans le financement des transformations des agricultures. Retour sur ses propos présentant le modèle d’ARISE et l’attention portée aux impacts sociétaux et environnementaux par le groupe dans chacun de leurs projets.

arise esg presentation apexagri

Témoignage de Bhavin Vyas, Chief ESG Officer du groupe ARISE

Pouvez-vous présenter les activités d’ARISE en Afrique ?

Arise est une société d’infrastructures agro-industrielle. Notre conviction est qu’il faut adopter une approche écosystémique complète en Afrique.

Notre modèle consiste d’abord à renforcer les capacités des agriculteurs, pour les aider à développer leur production et à la rendre plus performante. Ensuite, nous développons des zones industrielles spéciales (ZIS) qui permettent d’attirer les investissements directs de l’étranger. Au sein ces ZIS, les produits cultivés par les agriculteurs locaux sont transformés et ensuite transportés.

C’est pour cela que notre modèle repose notamment sur la construction de routes et le développement d’infrastructures de transport. Sans cela, un produit agro-écologique n’aurait aucune opportunité de sortir du pays.

Vous défendez donc le développement de chaînes de valeur agricoles et alimentaires intégrées de bout en bout sur le continent africain ?

Aujourd’hui l’Afrique exporte les matières premières et importe les produits finis. La valeur est créée en dehors du continent.

La seule façon de changer ce modèle, c’est de transformer les produits sur place, et donc de créer de la valeur en Afrique et la redistribuer en Afrique, localement, pour avoir un impact économique sur tout le continent.

Pour faciliter la mise en place et la réussite de vos projets, vous êtes favorable au modèle du partenariat public-privé.

Le partenariat public-privé est une très bonne solution pour le secteur agricole, qui permet de combiner les forces du secteur public et du secteur privé. Le PPP offre la transparence et la rapidité d’exécution du secteur privé, tandis que le secteur public crée l’environnement politique et réglementaire favorable à la bonne mise en place du projet. Il s’agit donc d’un modèle d’investissement véritablement bénéfique pour tous.

Nous pensons donc que les partenariats public-privé sont très importants dans le secteur agricole.

Le modèle d’ARISE s’est d’abord construit sur un PPP au Gabon, avant de monter en puissance. Aujourd’hui notre groupe est présent dans 3 pays : Bénin, Gabon et Togo. Nous inaugurerons bientôt de nouvelles ZIS au Tchad également. Et nous avons des projets de développement au Congo, en Côté d’Ivoire, au Nigeria, en République démocratique du Congo, au Rwanda et en Sierra Leone.

Quels sont les engagements pris par ARISE sur le volet environnemental ?

On parle toujours du climat comme d’un problème global, mais c’est aussi un problème de supply chain. Sur toutes les matières premières que l’on transforme, nous procédons à une analyse du cycle de vie. Et l’on constate que lorsque l’on produit en Afrique, que l’on transforme en Afrique et que l’on exporte ensuite en Europe et en Amérique, nous économisons jusqu’à 60 % d’émissions de carbone.

Aujourd’hui, le modèle qui est de produire en Afrique, de transformer en Chine pour bénéficier de leur main d’œuvre avant d’exporter pour le consommateur en Europe contribue à accélérer les problèmes environnementaux et climatiques. Nous pensons qu’il est donc plus bénéfique de garder la matière première en Afrique, d’y développer la transformation et d’exporter ensuite au consommateur final.

C’est le sens du modèle que nous sommes en train de mettre en en place, qui est bénéfique pour le développement économique du continent, mais également pour le climat et la planète grâce à la réduction des émissions carbone.

NB : propos tirés de la table ronde « Le rôle du secteur privé » lors de la conférence de la Fondation FARM, le 13 février dernier. Les questions intermédiaires ont été ajoutées volontairement pour donner du contexte et faire ressortir les points marquants.

Retrouvez l’intégralité de la conférence FARM 2024 en replay

Lien du replay : https://fondation-farm.org/replay-video-conference-farm-2024/