L’ agroalimentaire, un gisement d’emploi pour l’ Afrique?

Afrique, agriculture, sécutité alimentaire

16 Déc 2016

APEXAGRI était présent le 8 décembre dernier au Colloque international de la fondation FARM sur l’agroalimentaire comme gisement d’emplois en Afrique.

agroalimentaire emploi afrique

Jean-Christophe Debar, Directeur de FARM (Crédit photographique FARM)

L’emploi est aujourd’hui essentiellement rural en Afrique, 60% de la population travaille dans l’agriculture, pour en nourrir environ 30%.

Il devient urgent de redimensionner l’agrobusiness, notamment en Afrique Subsaharienne, comme source d’alimentation et d’emploi pour une population qui, en 2050, aura cru de 50% (environ 450 millions d’emplois à créer dans la filière agroalimentaire).

Pour ce faire, il convient de structurer les filières pour gagner en productivité et d’accroitre l’interactivité entre amont agricole et aval agro-industriel.

Quelques pistes de réflexion proposées pour   répondre à ces enjeux :

Agriculture :

  • Rendre l’agriculture attractive pour les jeunes grâce à l’utilisation de nouvelles technologies, le développement de formations et de propositions d’accompagnement… L’enjeu consiste à prouver aux jeunes africains que l’on peut [bien] vivre de l’agriculture.
  • Encourager le mode coopératif en regroupant les petites surfaces non rentables (- de 5ha) et en mutualisant les fonctions qui le peuvent (packaging, logistique : séchage, stockage, chaine du froid…)
  • Gagner en productivité en encourageant l’agroforesterie et développer des structures de conseil pour sa mise en application.

Tissu agroalimentaire :

  • Favoriser le développement des PME agroalimentaires, qui, arrimées aux multinationales, pourront plus facilement développer leurs activités selon les normes internationales, pour, si elles le souhaitent, exporter.
  • Créer des pôles de compétitivité et de transformation

Distribution & Consommation :

  • Profiter de la récente arrivée de la grande distribution en Afrique comme une opportunité de création d’emploi. Elle va probablement faire face à une intensité concurrentielle et un rapport de force avec les producteurs qu’elle ne connaît pas dans les pays du Nord. Le consommateur africain n’a en effet pas les mêmes attentes (il veut « être avant d’avoir »), les agriculteurs organisés en coopératives pourront en tirer un avantage certain, leurs permettant de négocier plus facilement.
  • Éduquer les populations à une consommation « patriotique », autrement dit à consommer les produits agricoles/agroalimentaires produits par des entreprises locales.

La démographie est à la fois un défi et une chance pour le continent africain, il convient cependant aujourd’hui de s’inscrire dans une double dynamique; de développement durable de l’agriculture et d’optimisation des filières pour réussir à en tirer profit.